Budget Québec: Un budget qui nous fait craindre pour l’avenir des familles

Montréal, le 14 mars 2024 – La Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ) accueille avec appréhensions le budget déposé plus tôt cette semaine par le gouvernement Legault: « malgré le déficit, les annonces qui pourraient alléger le fardeau des familles plus défavorisées sont très faibles » soutient Mariepier Dufour, directrice générale de la FAFMRQ.  Nous craignions que les faibles montants investis pour les organismes communautaires familles fragilisent les OCF puisque les augmentations ne correspondent même pas à celle de l’IPC. Nous aurions souhaité que le gouvernement écoute davantage les revendications portées par le secteur de l’action communautaire autonome. Soulignons que le budget ne présente pas de financement pour de nouveaux logements sociaux, n’augmente pas les sommes investies pour le transport collectif et aucune somme non plus pour les centres de la petite enfance.  Malgré les besoins largement démontrés en service de garde à l’enfance, il y a uniquement des moyens pour convertir 1000 places non subventionnées en places subventionnées. De plus, les mesures présentées pour lutter contre la pauvreté sont timides et ne laissent pas présager de grands moyens pour son 4e plan d’action gouvernementale en la matière.

En plus du manque de mesures structurantes pour affronter les crises que traverse actuellement le Québec, dont celle du coût de la vie et celle du logement, nous apprenons que le ministère de la Famille verra son portefeuille diminuer de 113 millions de dollars. Il est d’ailleurs l’un des seuls ministères dont les sommes présentées sont à la baisse, ce qui nous fait douter de l’importance de sa mission aux yeux du gouvernement caquiste.

Sur un autre ton, nous voulons saluer certaines décisions présentées comme celle de prolonger le programme allocation-logement jusqu’en septembre 2027. Or, la somme octroyée, bien qu’elle puisse être utile pour les familles de locataires à faible revenu, ne présente pas une solution pérenne. Nous tenons à rappeler que c’est en investissant dans le logement social, en augmentant l’offre, qu’on pourra réellement offrir sécurité et stabilité à ces familles ainsi que potentiellement régler la crise du logement! Autre décision positive, qui impactera un certain nombre de familles, soit l’élargissement des critères d’admissibilité aux programmes d’aide financière pour enfant handicapé.

Nous saluons également l’initiative du gouvernement d’envisager une nouvelle mesure dissuasive qui donne le pouvoir de suspendre le permis de conduire des « grands récalcitrants » qui évitent de verser les montants de pension alimentaire qu’ils ont l’obligation légale de verser.  Rappelons que cette pension est strictement destinée à répondre aux besoins des enfants et qu’elle n’est en rien une dépense superflue.

Pour conclure, alors que le ministre des Finances nous parle d’un budget « exigeant et responsable », nous devons admettre avoir un goût amer à la suite de la présentation de celui-ci. Plusieurs évoquent que le gouvernement caquiste semble mettre la table pour une future ère d’austérité vu l’ampleur du déficit annoncé, ce qui nous fait craindre au pire pour les familles à faible revenu. Le spectre de la révision des programmes, décrite comme de l’optimisation, à l’instar des autres révisions de programmes vécues antérieurement, ne peut qu’affecter la diminution des services pour les plus vulnérables, ce qui se répercutera inévitablement sur notre filet social déjà mal en point. « Le gouvernement affirme faire de la santé et de l’éducation ses grandes priorités, pourtant nos systèmes devenus à deux, même trois vitesses, détériorent les conditions de vies de nombreuses familles et favorisent l’accroissement des inégalités sociales. Nous en appelons à davantage de solidarité! » déclare Mariepier Dufour.

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